mardi 7 janvier 2014

Comment faire un jeu ? 2ème partie.

Cet article fait suite à "comment faire un jeu ? 1ère partie" que vous pouvez consulter ICI

Comment concrétiser son idée de jeu.

Ca y est, vous avez l'idée, vous en êtes content et vous voulez passer à l'acte, la concrétiser. Si vous venez juste d'avoir cette idée passez par la première étape. Si cette idée date un peu, que vous avez eu le temps de la faire mûrir, alors passez à la deuxième étape.

Première étape : notez votre idée, puis laissez là grandir

Votre idée, laquelle à n'en pas douté et selon vous est probablement la meilleure idée du monde ! Ne la perdez pas, alors notez là précieusement. Sortez tout ce que vous avez en tête à son propos. En effet si vous ne notez rien en vous disant "Bon mon idée est cool, mais là j'ai pas le temps, on verra plus tard" sans la noter, vous en perdrez forcement des morceaux. Telle qu'elle votre idée est surement bonne, mais peut être manque-t-elle un peu de maturité. Ce qui n'est pas une raison pour la laisser s'échapper !

Deuxième étape : revenez sur votre idée et améliorez là

Vous avez eu une idée, elle est belle, elle est grande, c'est la meilleure des idées ! ou pas. Car c'est souvent dans un entrain particulier, une émulation non contrôlé ou un moment de liesse car vous êtes surement content d'avoir eu cette idée. Vous l'aimez... mais maintenant que vous y êtes revenu après quelques temps passés la trouvez vous toujours aussi bien ? Vous avez désormais le recul nécessaire pour mieux cerner votre idée, la modifier et l'améliorer.


Voici l'avis de Bruno Cathala et d'Antoine Bauza sur le sujet. Que font-ils lorsqu'une idée leur vient.


Bruno Cathala

En ce qui me concerne, lorsqu'une idée de jeu pointe le bout du museau, je commence surtout... par ne rien faire !
Dans ma précédente vie industrielle, je faisais donc de la recherche sur les alliages de tungstène. Et chaque expérience coûtait une fortune. J'étais responsable de mes études, mais avant de pouvoir lancer un plan d'expérience, il fallait passer devant le big boss pour défendre la nécessité d'engager autant d'argent pour ces expériences. Et là, on m'a appris à réfléchir autrement... souvent mon patron pointait du doigt l'une ou l'autre des manips que je contait lancer, et me disait: "cathala, pourquoi voulez-vous faire cette expérience". Comme je répondais que ce point était intéresaant pour pouvoir disposer d'une sorte de cartographie des réponses en fonction d'un certain nombre de paramètres, il me disait.. "oui bien sûr-... mais vous connaissez les lois de la physique.. alors par rapport à ces lois là, que pensez vous obtenir comme résultat ?". Alors je lui répondais que effectivement par rapport à l'état des connaissances, on pouvait imaginer que patati patata.... et là, il me disait alors: "voilà.. vous savez ce que vous aller trouver à cet endroit précis. Mais en fait vous avez juste besoin de vous rassurer. Cathala, faites vous confiance, et surtout faites confiances aux lois de la physique"...
Bref, on a appris, avec mes collègues, à projeter intellectuellement autant que faire ce peut notre travail, afin d'engager le minimum d'essais possible. Ne faire que ceux qui sont absolument nécessaires.
Et du coup, c'est assez naturellement aujourd'hui que j'applique ce mode de fonctionnement. Lorsque l'idée arrive, je commence par m'allonger sur le canapé (oui, on fait un métier épuisant), et je joue des parties (ou des morceaux de partie - des situations type) virtuelles dans ma tête, à partir de cette idée. Et le grand intérêt, c'est que du coup, j'arrive assez facilement à identifier des situations de blocage, ou inintéressantes, que je n'aurai sinon identifiées qu'après avoir fait un long et fastidieux travail de fabrication de prototype.. qu'il aurait alors fallu détruire pour en faire un autre etc etc..
Et comme je suis d'un naturel plutôt fainéant, ce mode de fonctionnement me convient parfaitement.
Ce n'est donc que lorsque les choses commencent à tourner de façon assez limpide uniquement virtuellement que je me lance dans la fabrication du prototype.

Antoine Bauza

Le développement d'une idée naissante passe par une phase de gribouillage intensive sur un cahier spécialement dédié à cet effet. Je prends des notes, je fais des petits schémas avec des jolies couleurs. Quand j'estime avoir assez de matière pour bricoler un premier prototype, je passe sur mon ordinateur et je fais un premier jet (moche) du matériel dont j'ai besoin. J'essaie de tester le plus rapidement possible pour confirmer (ou pas) l'attrait ludique du concept.

A bientôt pour la troisième partie : De l'idée au prototype.






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